Urgences à l'hôpital des animaux - Zzirafe
Publié aux éditions Hemma, recueil « Urgences à l'hôpital des animaux »

La zzirafe

Le téléphone sonne dans le bureau du docteur Léphant. James Poulpe, le standardiste de l’hôpital, est tout affolé.
- Docteur ! Les secouristes du Groin Rouge ont appelé à l’instant. Ils amènent une girafe accidentée d’ici une heure !
- Une girafe ! s’écrie Léphant. Mais nous n’avons pas de lit assez grand pour une girafe ! Prévenez toute mon équipe ! Que tout le monde se tienne prêt !
Il raccroche et se rend au bureau des dindes-soignantes.
- Mesdemoiselles ! Etat d’urgence ! Alerte rouge !
Les dindes-soignantes se mettent à courir dans tout les sens.
- Du calme ! crie Léphant. Du calme ! Alerte rouge dans le calme ! Ecoutez-moi !
Les dindes-soignantes s’arrêtent, tremblantes.
- Bon. Trouvez les castors techniciens. Qu’ils fabriquent un lit assez grand pour une girafe ! Ils ont une heure !
Les dindes tremblent toujours. Elles ne bougent pas. Leurs yeux semblent prêts à sortir de leurs têtes.
- Eh bien, mesdemoiselles ! Dépêchons ! C’est une urgence !
Les dindes-soignantes s’éparpillent en gloussant de panique.
Léphant court voir James Poulpe, le standardiste.
- Avez-vous prévenu mon équipe ?
James Poulpe tient cinq téléphones dans ses tentacules.
- Oui Docteur. Les chirurchiens préparent la salle d’opération, les chauves-souris cherchent la marmotte anesthésiste pour la réveiller, et les lapinfirmiers sont prêts à accueillir la girafe.
- Parfait.
Léphant souffle. Pas longtemps. Une dinde-soignante accourt.
- Les castors ont fabriqué un lit de fortune. Ils ont dû démonter quatre lits normaux et casser un mur, mais la chambre est prête.
- Bon travail.
Les cochons secouristes du Groin Rouge arrivent bientôt. Léphant est prêt.
- Bonjour Messieurs. Quel est le problème ?
- Une patte cassée en plusieurs endroits. Vous allez vous amuser à opérer ça !
Les cochons du Groin Rouge portent la girafe, immense, qui se tord de douleur à chaque pas.
- Ouille ! Que j’ai mal ! Aïe ! Attention !
Les lapinfirmiers viennent aider les secouristes à la porter jusqu’à la salle d’opération.
- Madame, dit Léphant à la girafe, nous allons prendre une radio de votre patte, mais vous serez endormie. Vous êtes grande et un simple plâtre ne suffira pas. Il faut vous opérer et poser des broches qui soutiendront vos os.
La girafe grimace.
- Tout ce que vous voudrez, mais faites vite ! J’ai très mal !
- Très bien. La marmotte anesthésiste est-elle prête ?
- Non docteur, répond un lapinfirmier. Elle est roulée en boule dans la boîte à pharmacie et nous ne parvenons pas à la réveiller.
- Quoi ! Mais c’est une catastrophe ! Avons-nous un autre anesthésiste sous la main ?
- Le docteur Vipère est en vacances, et l’interne Mygale n’est pas encore très entraîné. Il n’y a guère que le docteur Tsé-Tsé qui puisse nous aider.
- Tsé-Tsé !
- Aïe ! J’ai mal ! s’écrie la girafe.
- C’est bon, soupire Léphant, alertez Tsé-Tsé …
Tsé-Tsé ne se fait pas prier : Léphant a besoin de lui, et ça le met en joie.
- Zzalut ! Bezzoin de zze bon docteur Tzzé-Tzzé ? A votre zzervizze : Le grand zzpézzializzte des zzirafes est avec vous !
Léphant serre les poings.
- Qu’une chose soit claire, Tsé-Tsé : Vous êtes ici pour anesthésier, un point, c’est tout ! Je sais opérer les girafes !
Tsé-Tsé s’amuse comme un fou.
- Bien zzûr, bien zzûr. Zze m’en occupe.
Il volète jusqu’à l’oreille de la girafe.
- Belle zzirafe, vous êtes en de bonnes pattes.
La girafe s’endort. Cinq chauves-souris s’alignent sur son cou pour faire une prise de sang.
La radio montre quatre cassures dans la patte.
Léphant opère. Il oublie sa rivalité avec Tsé-Tsé. Tout à son travail, il ne remarque pas que le mouchirurgien se tient près de lui.
- Zz’est bien, comme zza, douzzement. Fixzzez la broche au plus près de la cazzure de l’ozz.
- Mmm, dit Léphant.
- Attenzzion, docteur. Une zzirafe a des zzenoux frazziles. Plazzez les broches comme zzezzi. Zz’est mieux ainzzi, n’est-zze pas ?
- Mmm, mmm, dit Léphant.
La collaboration entre les deux docteurs s’avère très efficace.
Un beau plâtre orne bientôt la patte de la girafe. Lorsqu’elle s’éveille, la douleur a presque disparu.
Léphant se sent fatigué. Il se tourne vers Tsé-Tsé.
- Merci, docteur Tsé-Tsé, votre aide m’a été prézzieuzze… euh… précieuse.
- De rien, Docteur Léphant. Venez maintenant, zze vous offre un zzus d’herbe chaud à la cafétéria !
Et pour une fois, Léphant accepte …avec zzoie !

 

Date de création : 26/11/2013 ~ 07:33
Dernière modification : 26/11/2013 ~ 07:40
Catégorie : Urgences à l'hôpital des animaux
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